Les hommes de Maurizio Jacobacci ont sauvé la face lors des quatre dernières minutes en arrachant presque miraculeusement le partage des points face à une Espérance qui a cru trop tôt en la victoire.
Alors que le CSS était sur le point d’abdiquer et de perdre tout espoir de renverser la vapeur dans un match qu’il n’a pas su gérer ni contrôler, après avoir annoncé le premier la couleur durant les dix premières minutes avec deux occasions ratées par Mohamed El Journi dont le tir a failli tromper le gardien Sedki Debchi puis par Abdallah Amri dans la foulée avant d’encaisser un but précoce inscrit par Anis El Badri dès la 26’, Nabil Mâaloul, le coach des «Sang et Or», lui a fourni une perche inespérée en vendant la peau de l’ours avant de l’avoir tué et en faisant passer à ses joueurs le message fatal que le succès était dans la poche même si le score était resté mince avec l’avantage d’un but après que Riadh Ben Ayed a loupé la belle opportunité de tuer le match, son ballon de deuxième but ayant atterri sur le poteau droit du portier des «Noir et Blanc», Aymen Dahmen (65’). Les changements opérés par Nabil Mâaloul (sorties de Anis El Badri et de Riadh Ben Ayed à la 69’, puis de Mohamed Ben Ali et de Moatez Zaddem avec entrées de Raed Fedaa, Mohamed Ali Ben Hamouda, Bouchniba et Bougrine) ont été un mauvais coaching. Privée de ses deux fers de lance en attaque et de sa plaque tournante du milieu de terrain, l’Espérance est devenue vulnérable après avoir été une équation insoluble durant 70 minutes pour un CSS à court d’arguments offensifs et de solutions en attaque.
Des changements qui vont métamorphoser le jeu des Sfaxiens…
L’entrée de Naby Camara d’abord puis du duo Iyed El Ouafi-Ahmed El Ajjell, côté sfaxien, n’a pas été prise très au sérieux par Nabil Mâaloul et pourtant ces trois changements vont métamorphoser le jeu des Sfaxiens, pousser l’équipe à jouer ses cartes à fond et à ne pas désespérer pour au moins marquer le but égalisateur. Chose qui est finie par arriver, ce même Ahmed El Ajjel, dont l’entrée a été passée inaperçue jusqu’à son but marqué, parvient à profiter d’une deuxième balle mal repoussée par Tougaï pour tromper d’une jolie reprise le gardien Sedki Debchi (85’).
Pour Nabil Mâaloul, c’était la plus désagréable des surprises avec cette victoire, qui semblait logique et méritée des siens, qui venait de s’évaporer stupidement et pour le technicien sfaxien Maurizio Jacobacci, c’était un nul tombé du ciel qui a évité une défaite qui aurait pu lui coûter très cher et qui a fait tout de même un peu oublier la prestation pas très rassurante et pas très convaincante de son équipe dans ce classico sur lequel il a tant parlé pour amorcer, de plus belle, l’opération décollage. La moitié pleine du verre avec ce nul mieux que rien ne doit pas lui faire oublier pourtant la moitié vide. Le CSS, avec l’effectif actuel, et notamment avec une ligne d’attaque des plus faibles où Ismail Diakhité erre seul en pointe comme une âme en peine, ne peut aller loin et convoiter un billet pour le play-off. La levée de l’interdiction de recrutement est devenue plus qu’une nécessité. Une urgence.
crédit photo : © Imed HADDAD